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bhz surfeur

17 février 2005

interview de marie pierre abgrall surfeuse pro française

 
JFV : Quelle est l'étape du circuit que tu attends le plus ?
MPA : Taehupoo, est une vague mythique surtout depuis le gros swell surfé par Laird Hamilton. C'est une vague que l'on ne trouve nulle part ailleurs, l'eau qui se retire comme une cascade, comme si on descendait sous le niveau de la mer, parfois le reef apparaît et on distingue le corail sous moins de 1 mètre d'eau. C'est une vague très tubulaire sur laquelle il n'y a pas beaucoup d'autres manuvres à faire que de fuir devant, ou dans le tube. Si tu tombe tu es roulée dans la mousse, même si tu ne reste pas plus de 20 secondes sous l'eau, cela paraît très long. Keala Kennelli est la fille qui s'engage le plus à Taehupoo, elle y a déjà gagné l'an dernier, elle est évidemment favorite (NDLR : Marie-Pierre sera sortie en 1/4 de finale à Taehupoo par Rochelle Ballard, qui perdra en finale devant Keala, encore victorieuse en 2003).
JFV : Quel est ton plus beau souvenir de compétition ?
MPA : Lors de ma première compète en WQS à Margaret River en Australie j'étais arrivée jusqu'en en 1/2 finale, ce dont j'étais très heureuse. Soudain, un banc d'une trentaine de dauphins est venu jouer entre les surfeuses. Alors j'ai tout oublié, la course, les filles, tout ! Une vague est arrivée, j'ai fait un canard pour passer dessous et en ouvrant les yeux, je me suis aperçu que j'étais entouré de dauphins. C'était magique.
JFV : Et le pire ?
MPA : Je me suis bêtement cassé le pied au Brésil en descendant d'un bus, ce qui m'a privé de championnat du monde amateur. J'ai été soignée dans un hôpital local, ce qui m'a permis de relativiser un peu. Le médecin français de l'équipe m'a dit que ce n'était pas bien grave. A côté de moi il y avait un gars qu'on allait amputer, il m'a dit : « tu vois Marie, dans ma mallette j'ai de quoi sauver son pied ». Mais évidemment on n'était pas venu pour ça.
JFV : L'épreuve que représente le décalage horaire n'est pas une légende ?
MPA : Non, c'est assez éprouvant. Cette année, c'est encore pire pour moi car je fais les 2 circuits : 7 épreuves des WQS et 6 en WCT. Fin février j'ai commencé la saison en Australie, puis j'ai passé dix jours à Bali pour m'entraîner. Ensuite c'était Fiji, Tahiti, puis retour à la maison pour trois jours avant de partir au Portugal. Début juillet c'est l'Afrique du sud, l'Angleterre, la France, le Portugal, la France, la Réunion, 2 jours chez moi, avant de finir par 3 compétitions à Hawaii. Retour en France le 24 décembre Rentrer dans le top five du circuit pro, me permettrait d'éviter de faire certains WQS.
JFV : As-tu souffert de la barrière de la langue avec les autres filles ?
MPA : Au début oui, mais maintenant c'est OK. Quand tu arrives sur le tour avec un bon niveau d'anglais scolaire, tu ne peux comprendre que 10% de ce qui se raconte à table. Car les filles parlent un argot très éloigné de ce que tu as appris à l'école et avec des accents variés en fonction de leur origine. À part quelques-unes, qui font un petit effort pour parler lentement et te décoder les expressions argotiques, la plupart des autres ne font rien pour se faire comprendre, c'est à toi de t'habituer. Tout le monde doit parler anglais, sinon t'es pas intéressante ! C'est vrai que le monde du surf est dominé par les anglo-saxons, on m'a carrément dit : je n'aime pas le Français c'est nul et j'ai pas envie de l'apprendre. Je préférerais apprendre le Japonais. Il faut donc se grouper entre filles avec qui on s'entend bien, par exemple entre Françaises, Sud Africaines et Brésiliennes. Il est vrai que des clans existent par nationalités ou sponsors
JFV : Quels grosses différences entre le surf au masculin et au féminin ?
MPA : Sur le fond il n'y en a pas beaucoup à part la différence de puissance physique. Les filles utilisent des planches un peu moins volumineuses et il faut reconnaître qu'elles prennent des vagues un peu moins grosses. Sinon, les règles sont les mêmes Des marques, comme Rip Curl, font de plus en plus d'effort pour proposer des matériels adaptés au niveau des combinaisons. Quant à ceux qui se demandent si les filles sont gênées par leur poitrine pour ramer allongées sur leur planche, qu'ils se rassurent : ça ne nous gêne pas ! Sur l'épreuve à Fiji, il n'y a qu'une femme juge, c'est mieux que rien.
JFV : Quelles filles t'impressionnent le plus ?
MPA : Keala est celle qui prend les plus grosses vagues et sur l'épreuve de Fiji, j'ai également été impressionnée par Rochelle Ballard, Eather Clark et Melanie Redman Chelsea Georgeson a le style le plus esthétique, le plus coulé sans gestes parasites, elle est vraiment belle. Il y a des filles qui vont pouvoir placer leur planche de façon radicale, mais avec les bras à l'envers, alors que chez d'autres tout va être coulé, esthétique, c'est ça le style Voir toutes les filles sur des vagues de taille respectable à Fiji a été plein d'enseignement pour moi. Tu vois celles qui n'hésitent pas à prendre les grosses séries, et les autres. Ca permet de se situer par rapport aux meilleurs, c'est assez rassurant.
JFV : Imagine-tu déjà ta vie après le Tour ?
MPA : Ce sera dans le surf évidemment, peut-être l'enseignement, monter mon école, ou Team Manager, je ne sais pas encore.
JFV : Que deviennent les ex-surfeuses ? Appréhendent-elles le moment de quitter le tour ?
MPA : Tout le monde ne peut pas forcément se reconvertir dans le surf business, c'est un peu pour l'élite des coureurs. Ce qui peut arriver de pire, c'est brutalement de ne plus gagner, de ne plus avoir de rentrés d'argent, de ne pas savoir vers quoi se tourner parce qu'on a pas fait d'étude et jamais rien fait d'autre que le surfHeureusement, ce n'est pas mon cas, j'avais un métier avant, je suis rentré un peu tard sur le circuit, je ne me sentirais pas désarmée quand il faudra arrêter.
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15 février 2005

salut

salut nous sommes  3 surfeurs nico tibo et brieuc et nous allons vous montrer le surf sur la cote d'émeraude

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bhz surfeur
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